Hommage au Professeur Claude Colomer
Le Professeur Claude Colomer, érudit en Histoire, a été un de mes maîtres. Je tiens à lui rendre hommage et lui témoigner de ma gratitude.
Hommage à Monsieur Claude Colomer,
Professeur agrégé honoraire, docteur en histoire.
1972, le coeur des Trente Glorieuses alliée à l'insouciance des jeunes pubères.
Entre dans la classe un homme droit et assez massif, il nous dit s'appeler Colomer.
Rien que de banal pour cette classe de privilégiés qui veulent avoir l'air.
A Janson de Sailly, on croit avoir tout vu et tout compris sans détour ni manière.
Mais c'était méconnaître l'éminent Professeur Colomer noblement ancré dans ses certitudes
Et érudit d'histoire et de géographie au point d'être toujours en situation de plénitude.
Moins de trois séances après la rentrée, point de solitude,
Le passionné d'histoire nous enseignait déjà la rectitude
Tant son goût pour la morale républicaine était sans risque de désuétude.
A ce jour, je lui dois cette raideur de la nuque qui permet d'affronter les inquiétudes
En conservant de vraies valeurs à l'esprit alors replongé dans la quiétude.
Merci Monsieur le Professeur de cette usinage qui n'était pas formatage ni simple étude.
Oui, merci Monsieur d'avoir su nous éduquer avec rigueur mais mansuétude.
L'éducation n'était pas votre métier ni votre fonction : cela est strictement trop administratif.
L'éducation était chez vous une passion qui vous animait et rendait admiratif.
Bien sûr il y avait l'enseignement et les questions liées à ce Président né à Montboudif.
Mais il y avait surtout vos cours qui méritent à ce jour tant de superlatifs.
Pourquoi faut-il attendre d'avoir passé la cinquantaine pour comprendre les apports ?
Pourquoi ne réaliser que si tard que ce Professeur a été une sorte de sherpa en or ?
Pourquoi ne découvrir qu'à la maturité sa capacité professorale à susciter l'essor ?
Pourquoi ne comprendre, lors de l'éducation de ses propres enfants, qu'il fut un mentor ?
Oui, sans Claude Colomer, mon cursus aurait demandé beaucoup plus d'efforts.
Je dois donc, comme le lecteur l'a compris une dette non éteinte à cet homme fort.
Je dois objectivement tendre la main vers celui qui fût un passeur vers des années d'or.
A la Sorbonne, à Sciences-Po', à l'Ecole Nationale d'Administration, les avis ont convergé
Archer était un homme qui aimait l'histoire et appréciait de la dévorer
A la hauteur de ses moyens mais sans trouver la satiété.
Un de mes maîtres fût le regretté Guy Pedroncini érudit quant à la guerre des tranchées
Et des mutineries de 1917 qu'il a si bien étudiées.
Il m'a toujours dit que mes apprentissages au lycée
M'avaient aidé à obtenir mon point d'arrivée.
Le Professeur Colomer a donc été membre de cette douce armée
D'enseignants qui m'ont victorieusement façonné.
Sans lui, cela n'aurait pas été le néant mais cela n'aurait pas été
Ce que je peux prétendre, à travers le regard d'autrui, être aujourd'hui avec fierté.
Comme l'a dit un Président ancien élu du Morvan,
Je crois aux forces de l'Esprit, pleinement.
Lorsque le chronomètre s'arrêtera et que viendra l'heure de mon dernier temps,
Je forme l'espoir de croiser même fugitivement l'ombre de mon professeur d'antan
Car je pourrais alors lui esquisser un salut respectueux comme il y a exactement
Quarante ans.
Il y a quarante ans, le jeune Claude Colomer prit son rôle à coeur et fût autant
Educateur qu'enseignant.
Un hussard noir de la IIIème République hors du temps
A qui je pense maintenant sincèrement et affectueusement.
" Ni la mort ni le soleil ne peuvent se regarder fixément"
A écrit La Rochefoucauld avec engouement.
Oui, je suis certain qu'homme de bien
Claude Colomer illumine de son savoir un pan du firmament.
Le Professeur Colomer s'est éteint, pas la flamme qui alimente la mémoire
De ses élèves reconnaissants de son sens du devoir.
Avec l'expression de mon respect et de mon loyal souvenir reconnaissant,
Jean-Yves ARCHER
Economiste
Hommage reproduit sur le site web : https://jeanyvesarcher.com/
mardi 18 décembre 2012