19/06/2013

Crise : n'aurions-nous rien appris ?

2008-2015 : tel est donc l'horizon de la crise que nous traversons ou plutôt que nous subissons. Très peu d'acteurs économiques sont épargnés et les souffrances sociales se coagulent aux sinistres économiques. Et pourtant, à examiner la situation, il faut se demander si, collectivement, nous n'aurions rien appris.

 

Devant des évènements aussi intenses et bousculés que ceux que la crise nous inflige, il est d'abord difficile de décrypter les tendances, d'analyser les faits. Puis, il est évidemment délicat de comprendre, d'avoir le recul cognitif suffisant pour domestiquer les flux de nouvelles informations. Mais, il faut aussi retenir qu'il est essentiel d'apprendre : autrement dit de souscrire une sorte d'assurance visant à éviter la répétition d'erreurs ou de contresens.

A l'heure où le ciel est si sombre pour la trésorerie de PME, pour les perspectives d'emploi du chômeur, il n'est pas inutile de se référer à une phrase du Roi-soleil : " En parlant de nos affaires, nous n'apprenons pas seulement beaucoup d'autrui; mais aussi de nous-mêmes. L'esprit achève ses propres pensées en les mettant au-dehors ". ( Mémoires, Louis XIV ).

Tentons ici de mettre au-dehors une série de sujets qui sont au cœur du brasier de la crise.

1 ) Une défaillance bancaire pour origine : Lehman Brothers.

En matière de recherche étiologique sur la crise de 2008, nombre d'observateurs se précipitent sur la crise des subprimes de 2007 alors que l'Histoire apportera une nuance et retiendra bien davantage la mise en faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers. Faillite subie, faillite provoquée : à la limite, là n'est pas le débat. Ce qu'il est essentiel de retenir, c'est que ce défaut a révélé la sous-estimation par la plupart des acteurs de l'intensité des liens interbancaires.  Dès lors, la confiance inter-établissements s'est statufiée et les consignes données ont bloqué les échanges entre établissements du fait de l'évaporation très rapide de la notion, chère à Alain Peyrefitte, de confiance.

Prisonnières de règles et de statuts, nombre de banques ont frôlé le drame technique voire le " bank run " de leurs déposants. A voir le traitement récent de la crise à Chypre, peu de leçons ont été retenues par les uns et les autres. La vitrification du crédit interbancaire n'a absolument pas été abordée au plan mondial et donc le risque systémique est toujours possible par-delà les règles prudentielles dont il est aisé de démontrer qu'elles ne sont que partielles.

2 ) L'endettement des particuliers et les subprimes :

Paradoxe dans un univers libéral, chacun concède désormais que ce sont bien des politiques fédérales qui ont incité les ménages à se surendetter. Le côté primaire de l'équation de départ suscite un vif étonnement. Voulant une Amérique de propriétaires, il a été imaginé que la valeur du bien immobilier détenu irait croissant et que l'endettement corrélé serait mécaniquement progressivement de plus en plus tolérable, au point de déménager et d'acheter un bien plus consistant. Un simple retournement de conjoncture et quelques défauts ponctuels ont suffi ç gripper le système que l'on pourrait qualifier de fuite en avant. Or, ce qui est important c'est de constater que nous n'avons rien appris de cette forme d'incident et de bulle. Ainsi, la question actuelle de l'endettement des étudiants nord-américains est une mine dérivante. Feu Raymond Barre aurait pu dire : " L'Amérique vit au-dessus de ses moyens " ( pour reprendre sa phrase appliquée à la France et non démentie par les faits, loin s'en faut.

3 ) Le temps de l'urgence :

La grand historien, spécialiste de la polémologie et des mutineries de 1917, Guy Pedroncini expliquait dans son cours en Sorbonne que les gouvernants sont des hommes d'action mais pas forcément des hommes ou des femmes aptes à traiter l'urgence. En 2008 et 2009, l'urgence était requise et des mesures ont été prises via des plans massifs de sauvetage des banques pour pallier un risque de défaillances plurielles qui auraient profondément déstabilisées l'économie mondiale. En référence au Général de Gaulle ( dans l'immédiat après-guerre ) et à François Mitterrand ( 1982 ), il aurait pu être envisagé des nationalisations partielles et limitées dans le temps. Cela fût fait pour Alstom, pas pour des banques qui, à ce jour, exploitent avec grande finesse leurs capacités d'accès aux liquidités de la BCE et la réalité des taux proposés à leurs clients sans oublier le climat auto-récessif issu d'une sélectivité très pointue du crédit : " credit-crunch ". On peut toujours créer la BPI, on peut aussi caresser l'idée d'administrateurs représentant alors l'APE ( Agence des participations de l'Etat ). Au total, ce que les gouvernants ont décidé sous la contrainte d'une urgence vitale a plongé nombre d'Etats dans l'indigence et dans la question quasi-insoluble des dettes souveraines.

4 ) D1 + D2 = Détresse

Depuis le rapport très documenté et méthodique du Président Michel Pébereau, tout le monde a compris que la France a accumulé des dettes depuis les années 80, disons depuis les Trente glorieuses. A ce volume qualifiable de D1 est venu s'ajouter un volume D2 de plus de 600 milliards d'euros soit 25% voire plus de dettes souveraines additionnelles. Notre sujet n'est pas de porter un jugement ou d'émettre un commentaire sur ce fait : il s'agi d'abord de l'accepter et de l'affronter.

Ce qui est patent, c'est qu'à ce niveau total d'endettement, notre Nation est en détresse. L'exemple absolument actuel du pays est clair : après une hausse de la pression fiscale très significative tant en 2012 et 2013, il est établi que le taux d'endettement par rapport au PIB en 2015 sera supérieur à celui de 2012.  ( Sources : FMI, OCDE, Commission européenne, etc ). Tant d'efforts demandés à tant de gens et d'entreprises pour un résultat contraire aux buts recherchés avec ténacité.

Dans une contribution publiée sur ce site en date du 24 Août 2012, nous avions écrit : " 2014 filleule de 2013 : Le mouvement récessif européen se poursuivra et dès lors les stabilisateurs sociaux vont engendrer des coûts supplémentaires pour la Puissance publique. Autrement dit, moindres rentrées fiscales et alourdissements des budgets sociaux ( Etat, départements ) iront logiquement de pair." ( 2012-2015 : Vers un calendrier éco' infernal : http://lecercle.lesechos.fr/node/52722/ )

Nous n'avons hélas pas été mis en mesure de modifier notre grille d'analyse : certains décideurs de Bercy ont cru opportun de jouer la carte de l'orthodoxie là où leurs anciennes fonctions d'enseignant à Sciences-Po auraient du leur permettre de garder en mémoire le mot, un mot : celui de pro-cyclique.

5 ) Pro-cyclique :

La France est désormais en détresse budgétaire sérieuse car les " coups de rabot " ne suffisent plus ( selon un document récent de la Cour des comptes ) et que le grand soir fiscal prendrait un temps d'élaboration, de mise en œuvre que l'Histoire ne laisse pas à notre pays. Ni Raymond Barre, ni le candidat favori de 2012 ( DSK ) n'auraient commis cette faute qui consiste à s'être engagé bille en tête sur un chemin procyclique.

Nous n'avons rien appris car voulant éviter une relance keynésienne ( qui aurait été téméraire par ses voies éventuelles de financement ), cette politique contracyclique a ajouté de l'essence sur le foyer de la crise d'activité et a grippé à la fois la demande ( épargne de précaution en hausse, moindres dépenses de biens d'équipement, etc ) et l'offre ( gel des investissements, émondage des effectifs, érosion des carnets de commandes ). Il fallait relire le rapport Armand-Rueff et se souvenir de la vivacité intellectuelle d'André Boulloche ( seul ministre socialiste du gouvernement de Michel Debré en 1959 ) qui n'aurait jamais préconisé un tel choix. Sur un autre registre, les explications du sénateur EELV Jean-Vincent Placé méritent d'être lues : le gouvernement dit conduire la rigueur, il pilote l'austérité.

6 ) Croissance et berne et déficits induits :

Sans parler de l'aspect répulsif de la politique fiscale aux yeux de certains qui partent pour Londres lorsqu'ils ont jeunesse et projets d'entreprendre ou pour Bruxelles lorsqu'ils ont séniorité et gousset épais, il est un chiffre incontesté. En-deçà de 1,5 à 2% de croissance, l'économie française est destructrice d'emplois à hauteur d'environ 200.000 personnes. Telle pourrait être l'augmentation du nombre de chômeurs en 2014.

Nous pourrons toujours faire épeler le mot " d'inversion " de la courbe à ces nouveaux bataillons d'hommes et de femmes victimes d'une crise désormais plus profonde que celle de 1929. En effet, les systèmes sont plus interdépendants et les gouvernements mondiaux vont de compromis ambigus à des mesures de portée inadéquate.

En France, il y a près de 85.000 personnes qui quittent tout système d'indemnisation chaque mois pour rejoindre le RSA ou l'ASS. Le lecteur conviendra aisément du coût additionnel pour les budgets publics de ces indispensables amortisseurs sociaux. Tous budgets confondus, la perpétuation de la crise en 2014 aura une incidence de près de 30 milliards sur les comptes. Dans notre contribution citée supra, nous avions indiqué des chiffres que la vie réelle du pays a confirmés. L'économie suppose la vérité mais hélas, grandement hélas, la phrase de Jean Rostand trouve souvent application : " En attendant qu'elle unisse, rien ne divise comme la vérité ". Un homme rude et non surdiplômé comme feu Pierre Mauroy avait su regarder le pays et lui parler un langage de vérité quitte à éteindre les rêves de 1981 pour aborder l'année 1983.

Hic et nunc, un sentiment d'incertitudes domine, ce fameux " manque de cap " s'est installé dans les esprits. Or l'économie a besoin de lisibilité de l'action publique. Ne pas préparer les esprits à la réalité de 2014 sera aussi indigeste que les silences entretenus au sujet de 2013. Il y a bien des décennies, le journaliste Emile de Girardin a déclaré : " Gouverner, c'est prévoir ". Nous n'avons pas trouvé qui aurait osé dire " Gouverner, c'est masquer ". L'historien André Siegfried a écrit de longs paragraphes sur la noblesse de l'action politique. Aurait-il cautionné cet affichage de 0,8% de croissance du PIB en 2013 ? Qu'aurait-il pensé du démenti cinglant de l'économie réelle qui était confirmatif de plusieurs travaux d'experts de tous bords ?

Evidemment, il peut être décidé de procéder à la vente de quelques bonnes bouteilles et beaux flacons du Palais mais le tribunal de la lucidité impose d'autres décisions à commencer au plan européen.

7 ) L'Europe interdite :

Ce titre vient d'un livre remarquable de Jean-François Deniau. Il montrait comment Bruxelles pouvait être attaquée par la tentation bureaucratique et par les sphères d'influence à visée strictement mercantile. Des décennies plus tard, ses peurs sont devenues notre quotidien. Qu'il s'agisse du budget en retrait d'ici à 2020. Qu'il s'agisse de la lutte contre l'évasion fiscale qui doit faire sourire avec cynisme plus d'un grand fraudeur. Depuis le rapport Kleva Kekus récemment adopté par le Parlement européen, il est admis que la fraude représente mille milliards d'euros ce qui suppose donc une action énergique. Mais au lieu de reprendre de bons auteurs qui ont écrit sur l'économie souterraine, l'Europe part vers un système lent à élaborer d'échange automatique d'informations. Dans cet univers où le flot d'informations est un noyade collective ( exemple de la vache folle, de la traçabilité de viande chevaline, amiante, etc ) qui contribue à rendre complexe l'émergence de la décision, il passera beaucoup d'eau sous le pont Mirabeau avant que dix pourcent des mille milliards fraudés ne soient collectés.

Nous ne voulons rien apprendre : collectivement, nous voulons dessiner un profil-type de tel ou tel acteur économique et refusons d'assimiler que l'économie contemporaine relève d'une sphère productive qui est caractérisée par une capillarité très fine.

Toujours au plan européen, un gigantesque tour de passe-passe est en train de se réaliser sous nos yeux. Il s'agi de la question de l'union bancaire et donc de la supervision bancaire. Les faits sont simples : sur près de 6000 établissements financiers dans l'Union, il était initialement prévu que près de 2500 soient soumis au contrôle de la BCE voire d'un panachage entre l'ABE ( Londres ) et la BCE. Après l'action de lobbyistes dont l'intelligence de la situation est strictement proportionnelle à leurs intérêts pécuniaires, il a été décidé que moins de 300 banques relèveraient du contrôle direct de la BCE. Les autres étant essentiellement laissés sous le contrôle de leurs banques centrales nationales. Donc, comme à Chypre, où la réalité a obligé l'Union à découvrir qu'il s'agissait d'un vrai paradis fiscal et d'un vrai problème pour qui songe au blanchiment d'argent.

Nous avons écrit dans Le Cercle Les Echos : " Une supervision bancaire a minima : http://lecercle.lesechos.fr/node/60900/ "

en date du 13 décembre 2012. Clairement, nous avions exprimé un véritable doute sur la capacité de cette supervision croupion à nous prémunir du risque systémique. Ce risque n'est pas une chimère d'économistes en mal de sensations fortes : c'est une réalité que le cas emblématique de Bankia a démontré en Espagne et que le coût du naufrage d'Emperiki pour le Crédit Agricole ( près de 10 milliards d'euros ) a illustré. N'y a-t-il personne pour imaginer que réunir 10 milliards de produit net bancaire pour se " refaire une santé " va nécessairement avoir un impact négatif sur nos éleveurs ou sur nos producteurs laitiers ?

Ne rien apprendre en matière de supervision bancaire, se contenter de séparer les activités de marché pour compte propre mais pas la tenue de marché ( position franco-allemande ) au lieu de suivre les avisées préconisations du rapport Liikanen sont des franchissements d'interdits qui conduisent à l'impasse pour ceux qui songeraient sérieusement à bâtir un pare-feu face au risque systémique.

Les banques étaient supposées être trop grosses pour chuter ( too big to fail ), nous devrions apprendre à comprendre que les plus grandes sont trop grosses pour pouvoir être sauvées ( too big to be bailed out ) : ne pas comprendre cette partie de l'équation revient à montrer son goût pour la roulette russe.

Ne rien apprendre c'est aussi ne rien vouloir anticiper par des chiffrages prévisionnels où le scénario gris foncé existe. Trop de nobles établissements financiers sont dans une logique où des lunettes de soleil fortement teintées ( qui évitent de visualiser les risques du " shadow banking " ) ont remplacé les jumelles des visionnaires. Où sont les Jacques de Fouchier, André Lévy-Lang et Michel Pébereau d'un époque où, dans certains bureaux, les vérités se disaient. Du temps du Gouverneur Clappier ( Banque de France ), les banques ne pouvaient pas tenir un discours à fondement dolosif. De nos jours, certaines savent fort bien que leurs engagements hors-bilan sont potentiellement plus sérieux et plus complexes que rapportés par les évaluations qui constituent l'ossature des états financiers. Où est la quête loyale d'image fidèle ?

Sur ce point, nous affirmons – après plusieurs recoupements factuels – que la rectitude n'est pas toujours au rendez-vous et que le parfum des arrangements est encore trop présent. L'erreur de parallaxe est toujours la même : c'est sur le fondement d'une éventuelle amélioration imminente de la situation que l'on tait certaines choses ou qu'on les minore. Loin des opérations de type " paille de fer " qui font place nette à la vérité crue du chiffre, d'aucuns se contentent d'un râpe manuelle pour copeaux de parmesan. Autrement dit, les outils ne sont pas au format du risque. Sur ce point, les banques ne sont pas seules.

8 ) La sphère productive en zone rouge :

Selon plusieurs études de la Coface, les défaillances d'entreprises concernant des entreprises de taille significativement plus importantes qu'auparavant et des entreprises traditionnellement saines. De manière familière mais respectueuse, ce n'est pas la chute des canards boiteux mais la disparition de belles PME ou ETI qui structuraient le tissu productif français. La situation est décrite comme préoccupante par la Coface pour les mois à venir.

Or, chacun comprend l'effet-domino qui atteint, par ricochet, un fournisseur qui ne peut plus être payé par son client en difficulté ou placé en liquidation judiciaire. Dans un pays où le crédit inter-entreprise dépasse les 500 milliards d'euros, chacun mesure l'échelle des risques. Il serait donc urgent que les Pouvoirs publics veillent davantage à l'application de la loi LME notamment relative aux délais de paiement.

De surcroît, une récente étude de Standard &Poors ne peut que nourrir de vives inquiétudes. Relative à l'endettement des entreprises, elle révèle que 4 trillions de dollars de dette sont à échéance de fin 2017. Or, plus de 15% de ces sommes importantes concernent les engagements de sociétés françaises. Et bien évidemment, la croissance atone n'est pas un plus face à ses exigences de remboursement.

A ceux qui stigmatisent un peu vite la gestion de l'Etat ( alimentée par la quête d'un modèle de vie commune opportunément dotée d'amortisseurs sociaux ), il serait loisible de faire observer que l'endettement est aussi de nature privée comme les 30 milliards d'euros de dettes de Monsieur Mittal nous le rappelle amèrement pour qui songe à notre ancien fleuron européen : Arcelor.

A l'heure où des groupes industriels issus des BRICS annoncent explicitement ( presse, communication financière, rapport de gestion ) leurs intentions de racheter des groupes européens, avons-nous appris de la déconvenue Arcelor ou de Péchiney ? Quelles mesures avons-nous tentés de prendre, dans un cadre légal, pour élaborer des parades ?

Qu'attendons-nous pour appliquer une des recommandations du rapport des députés Clément et Houillon ( rapport relatif à la transparence et à la gouvernance des entreprises ) qui préconise que des droits de vote doubles soient, de droit, reconnus à des actionnaires stables ?

9 ) Innovation :

Là encore le constat de départ est globalement partagé : l'innovation sera un levier puissant de sortie de crise. Nous sommes tous devenus adeptes de Schumpeter ce qui semble idoine. A condition de ne pas oublier un vieux précepte mis en avant par Alfred Sauvy qui expliquait que les nouvelles vagues d'innovations requièrent, le plus souvent, moins d'emplois que les vagues précédentes.

Autrement dit, la marée de produits nouveaux, de process améliorés ne garantit pas de restaurer largement l'emploi. Les pôles de compétitivité et les grappes connexes d'innovation sont essentielles à condition d'assimiler qu'il nous faut inventer de nouvelles formes organisationnelles.

Le temps des silos fonctionnels, des " business units " verticales semble clairement révolue et ces outils ne sont pas à même de nous faire passer un gap positif de compétitivité.

Là encore, il y a une surprise. Que de lignes écrites sur la compétitivité depuis le rapport Gallois alors qu'il s'agi d'une variable résultante indiquant par exemple le prix ou la qualité d'un produit. Que de silences analytiques ou programmatiques sur la notion – située en amont – de productivité. Prenons un exemple, imaginons que l'Etat parvienne à abaisser le coût du travail de 5%, quel intérêt tangible si l'organisation de la firme est obsolète et induit un manque à gagner de 10% de productivité horaire ? Entre les réunions alibis et les meetings mal préparés, sommes-nous certains qu'il n'y a pas plusieurs pourcents qui s'insinuent dans notre vie au travail.

Là encore, la crise semble ne rien ne nous avoir appris : le défi est sociétal ( poids de l'Etat dans le PIB ) mais il est aussi logé à l'intérieur des méandres de nos organisations. A l'heure où l'on voit poindre un protectionnisme chinois et un vrai basculement du centre de gravité du monde vers l'Est et le Pacifique, nous devrions a-p-p-r-e-n-d-r-e.

A l'heure où le " high frequency trading " est probablement encore plus porteur de risque que la période précédente, si nous n'apprenons pas, si nous ne dévions pas de cap, les épreuves à venir seront dignes d'une barre pour des perchistes mal entraînés.

Face à l'avenir, des personnages illustres raisonnaient grâce à l'Histoire : Clémenceau, De Gaulle, François Mitterrand. Dans le cas présent de cette contribution, il peut dès lors être intéressant d'avoir une pensée pour ce que fit André Tardieu dans les années 1929 et suivantes. Au départ, il était convaincu – en 1929, donc – que la " vertu budgétaire " de la France lui permettrait d'être épargnée par la crise venue des Etats-Unis. Puis, il s'appliqua dans les années 30 et 32 à mettre en place une société de consommation en essayant de limiter les conséquences de l'endettement des Français. Parallèlement, il engagea une politique de développement des infrastructures.

Le lecteur stupéfait peut voir qu'une stimulation de la demande, au moyen d'un appareil bancaire opérant à moins court-terme, ne heurte pas nos convictions issues du raisonnement suivant : toute politique de l'offre doit faire sens pour l'entrepreneur. A partir du moment où le taux de marge est de près de 46% en Allemagne et de 28,6% en France, comment peut-on espérer stimuler l'innovation et l'investissement productif ? A l'heure actuelle, compte-tenu de la configuration de la crise, carnet de commandes, trésorerie et marges sont les trois piliers des préoccupations. Faute de comprendre cette leçon de la crise, celle-ci va continuer à éroder notre Continent.

 

 

 

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